Pic d'Aneto 3404m - le Toit et moi - 22 Août 2012

Publié le par rando66.over-blog.com

Beau temps chaud et ensoleillé 

Dénivelé 1300m - temps de marche 8h45

Mardi 21 Août.

Rendez-vous est pris avec Guillaume, guide de haute montagne à La Llagonne qui va m'accompagner pour cette rando.

Il s'est déjà occupé des formalités d'hébergement la veille au refuge de la Rencluse point de départ du périple.

Nous partons donc de Bolquère à 15h et profitons des 4h de voiture pour faire connaissance.

Guillaume est un jeune de 33 ans qui vit pleinement sa passion de la montagne. Formé à l'école des guides de Chamonix, il conduit tout l'été les adeptes du canyoning dans les torrents de la région et l'hiver ceux des randos en montagne sur les massifs des Alpes et Pyrénées.

Nous laissons la voiture au parking de Besurta, à qques km de Benasque. Un bus, seul habilité au transport des visiteurs du site, nous conduit en 10mn au Plan d'Estan.

Un tour de chauffe de 45mn nous amène au refuge de la Renclusa (2122m) où se retrouvent les randonneurs pour le pic d'Aneto. Le refuge n'est pas bondé, les français cotoient nos voisins espagnols qui sont quand même en majorité.

Après les formalités d'admission, sans perdre de temps nous passons à table, le service est efficace, le repas bon et copieux, pris dans la salle commune où résonnent les discussions toutes orientées vers le même sujet, la montagne.

 

randonnee-pic-aneto-3404m_001-619x411.jpg

0n ne traine pas et après un tour d'horizon à l'extérieur dans ce magnfique cadre alors que la nuit est tombée, on rejoint nos "appartements", 2 étages de dortoirs à raison de 8 lits superposés par pièce.

Un comprimé me permet de passer un courte nuit sans être incommodé par les chuchotements et bruits divers des clients.

 

DSC01421.JPG

4h30, Guillaume me sert de réveil, il est déjà prêt, le déjeûner est servi avec qques minutes d'avance, mon guide , impatient est déjà dans les starting-blocks. On démarre à 5h15.

Lampe frontale vissée sur la tête, une colonne de vers luisants se met en route, alors qu'on attaque la première arête.

Le départ est (déjà) pénible, un sentier monte dur parmi les rochers. Guillaume connait le coin comme sa poche et je me féliciterai à nombreuses reprises tout au long de la journée de son professionalisme.

 

DSC01431DSC01432

Il m'exhorte à accélérer afin de pouvoir admirer le lever du soleil depuis la crête de la barrière formée d'une succession d'aiguilles jusqu'au sommet du pic de la Renclusa. L'unique passage est le Portillon, difficilement identifiable de loin. Nous verrons beaucoup de randonneurs arpenter le sommet de la crête, à la recherche du fameux sésame.

Le diesel, comme chacun sait est long à chauffer, à plus forte raison les modèles anciens...

L'aube se dessine, on se déplace tant bien que mal dans un chaos de gros rochers de granit, les batons crissent et glissent sur la roche, pas commode tout ça.

 

 

DSC01429.JPGDSC01437

7h15 -On est à poste au Portillon supérieur pile au moment où le soleil émerge à l'horizon d'un voile de brumes indigo.

En face, on peut déjà apprécier la deuxième partie du parcours qui conduit au Pic d'Aneto qu'on aperçoit en toile de fond.

 

 

DSC01444.JPG

 

 

DSC01445

DSC01448

 

A son pied le fameux et impressionnant glacier réduit au minimum à cette époque de l'année.

Passé le Portillon , on descend un peu, puis on remonte toujours dans les blocs de granit, jusqu'au glacier abrupt. On chausse les crampons; la glace est très dure, lisse comme un miroir, noircie par la pollution et les traces des nombreux randonneurs. Le mur est raide, on grimpe en lacets courts, à chaque conversion le coeur bat encore plus vite, faut pas regarder en aval.

Le but est proche, passé le col de Coronas, on attaque la dernière barrière de rochers qui mène à l'antécime débarrassés des encombrants crampons.

On aperçoit 2 jeunes Espagnoles haut dessus de nos têtes, alors qu'on pensait être les premiers!

Un gars flirte avec la croix, au sommet.

Renseignements pris, ils sont passés tous 3 par une autre voie.

C'est pas gagné! faut passer le Pas de Mahomet, étroite bande de rochers, pour caresser la croix.

Les 2 filles, mortes de peur, ne veulent pas traverser; je n'en mène pas large.

Guillaume leur propose de les assurer, l'une accepte et je fais le dernier de cordée. On progresse centimètre par centimètre, surtout ne pas tourner la tête, rester concentré. Guillaume nous indique les prises; je me souviens d'avoir passé une dalle plate à 4 pattes, puis pas grand chose. Je serre les dents.

 

 

DSC01454

P..., c'est pas rien, quelques mètres seulement, mais comme ils m'ont paru longs! enfin le Pas est franchi et on peut se congratuler devant la fameuse croix, sacré Mahomet!

Il est 10h.

Photos, tour d'horizon, sous nos yeux une floppée de 3000. Paysage somptueux, indescriptible,ça serait trop long.

L'Aneto est mon premier 3000, en Pyrénées.

C'est pas tout, faut faire demi-tour et Mahomet est toujours là.

L'Espagnol qui était au sommet fait 2 ou 3 fois l'aller-retour et passe en tête pour nous signaler les bonnes prises , ce qui m'évite l'humiliation du 4 pattes, mais je me souviens d'être passé à plat-ventre par dessus une grosse pierre plate inclinée, brrrr!!

Descente de la barre rocheuse, on rechausse les maudits crampons, on descendra encordés par une autre voie. Le soleil est chaud et la glace fond, Guillaume a peur que des rochers du glacier déboulent dans la pente. Il faut traverser le plus vite possible pendant que nous croisons les autres randonneurs.

Cette fois, on est face à la pente, les pieds en canard, la fatigue se fait sentir, Guillaume me pousse, il est inquiet; on arrive enfin au bas du glacier traversé en diagonale. 

 

DSC01455

Je suis épuisé. On s'accorde une pause repas d'un quart d'heure.

 

 

DSC01459

On atteint enfin un sentier bien tracé, en contre-bas le pla des Agualluts, qu'on atteint au bout de 3h de descente.

Quelques groupes pique-niquent au bord des ruissseaux qui serpentent sur ce coin de verdure. Ca sent bon l'écurie.

On traverse la rivière à gué après avoir vainement cherché un passage à sec.

La rivière alimente le "trou du Toro" qui tel le tonneau des Danaides absorbe après une cascade, toute l'eau des sources de la Garonne, phénomène naturel extraordinaire.

Un sentier très fréquenté, nous conduit  au parking du plan d'Estan où nous attend le bus. Il est 14h.

 

Il est encore un peu tôt pour apprécier à sa juste valeur  la beauté du parcours, mais je sais une chose, c'est que je n'aurais pas pu seul effectuer cette randonnée, qui, quoiqu'on puisse dire, n'est pas à la portée du premier venu. Une bonne préparation est nécessaire et je rends hommage à Guillaume qui m'a encouragé dans les pires moments et m'a permis de faire ce que je considère à mon niveau comme un petit exploit.

 

Merci Guillaume.

 

guillaume@guide-des-pyrenees-catalanes.com

06.22.40.81.61

 









Publié dans Randos 2012

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article